La couleur la moins appréciée par les personnes

Vert olive, jaune moutarde, brun terne : certaines couleurs suscitent un rejet quasi universel, indépendamment des époques et des cultures. Malgré la diversité des goûts, les enquêtes internationales montrent une constance surprenante dans le désamour affiché pour certaines teintes.

Selon plusieurs études de psychologie sociale, le bleu surclasse régulièrement toutes les autres couleurs en termes de préférence, tandis qu’une même nuance continue d’occuper la dernière place du classement. Ce phénomène interroge la perception collective et l’influence de l’environnement sur les choix chromatiques.

Pourquoi certaines couleurs suscitent-elles moins d’adhésion ?

La couleur la moins appréciée par les personnes : le marron. Où que l’on pose la question, en France, aux États-Unis, en Orient, la réponse tombe, implacable. Le marron inspire la distance, loin derrière des valeurs sûres comme le bleu ou le vert. L’historien Michel Pastoureau l’a montré : cette couleur traîne derrière elle une réputation peu flatteuse, évoquant la saleté, la pauvreté ou l’ordinaire. Déjà au Moyen Âge, elle était reléguée dans l’ombre, quasi invisible sur la palette des puissants.

Pourquoi ce désaveu ? Le marron convoque la terre, le bois, le cuir vieilli, et la boue. Rien de spectaculaire, rien qui éveille l’esprit ou réveille l’œil. Dans la hiérarchie des couleurs, il incarne la neutralité, le retrait, une lumière absente. Les couleurs froides, bleu, vert, apaisent. Les couleurs chaudes, rouge, jaune, dynamisent. Le marron, lui, reste dans l’angle mort.

Pour mieux comprendre la charge symbolique des couleurs, voici ce que leurs associations racontent :

  • Rouge : passion, pouvoir, énergie. Tout sauf tiède, elle ne laisse pas indifférent.
  • Jaune : lumière et gaieté, mais aussi l’ombre d’une histoire de trahison.
  • Noir et gris : élégance ou mélancolie, tout dépend du contexte.

La couleur moins appréciée souffre d’une absence frappante de symbolique positive. Les études convergent : hommes et femmes lui préfèrent nettement des couleurs plus franches, plus lumineuses, plus saturées. Le marron reste associé à la contrainte, souvent relégué à la périphérie, incapable de conquérir le cœur du public, même les tendances n’en viennent pas à bout.

Ce que révèlent les études sur la perception et la signification psychologique des couleurs

La psychologie des couleurs fascine autant qu’elle divise : chercheurs, publicitaires, artistes s’y penchent depuis le XIXᵉ siècle, multipliant les sondages et les analyses. Toujours la même hiérarchie : le bleu et le vert raflent la mise, peu importe l’âge, le genre, la latitude. Le rouge intrigue par sa force immédiate, attire le regard, stimule l’esprit. Sur ce podium, le marron s’efface, lesté d’associations négatives, ancrées dans un imaginaire collectif qui évolue peu.

Michel Pastoureau note que le cercle chromatique a changé de visage au fil du temps. Jadis, le violet suscitait la méfiance, l’orange était ignoré jusqu’à la Renaissance italienne. Aujourd’hui, ces teintes s’affichent sans gêne, portées par la mode, le design, la publicité. Mais le marron, lui, reste à la traîne. Les études montrent que les couleurs froides favorisent l’apaisement, les couleurs chaudes donnent de l’élan. Le marron, ni vraiment l’un ni l’autre, n’arrive pas à se rendre désirable.

Pour illustrer la diversité des fonctions attribuées aux couleurs, voici quelques exemples clés :

  • Le blanc : pureté, lumière, page à écrire.
  • Le noir : mystère, puissance, élégance racée.
  • Le rose : douceur, subtilité, modernité assumée.

Les panels internationaux abondent dans le même sens. En design et en marketing, la couleur oriente la première impression. Les teintes porteuses d’émotions positives séduisent, créent l’adhésion, fidélisent. Les autres restent en lisière, rarement choisies, parfois tolérées, jamais plébiscitées.

Choisir la bonne couleur : conseils pratiques pour vos projets de design et décoration

Dans le domaine du design ou de la décoration, le choix des couleurs n’a rien d’anodin. Il façonne l’ambiance, structure l’espace, dessine une intention. Les couleurs chaudes comme le rouge, l’orange ou le jaune injectent de la vitalité, mais peuvent vite saturer l’œil ou fatiguer l’esprit, surtout là où la concentration prime. Les couleurs froides, bleu, vert, favorisent le calme, se glissent sans heurts dans les intérieurs contemporains.

Le marron, omniprésent dans la nature, demeure la couleur la moins appréciée par les personnes. Il rappelle la banalité, la lourdeur, ou une certaine négligence. Mieux vaut l’utiliser avec parcimonie : un fauteuil vintage, un cuir patiné, jamais en couleur dominante. Le gris a conquis les univers high tech et technologiques : sa neutralité laisse s’exprimer les formes et les volumes. Noir et blanc jouent les contrastes : le premier dramatise, le second éclaire. Ensemble, ils créent un effet intemporel, à condition d’éviter l’ambiance clinique.

Pour chaque espace, quelques repères pratiques peuvent guider le choix :

  • Dans un espace de travail : privilégier le bleu, propice à la concentration et à la productivité.
  • Dans une pièce à vivre : intégrer les couleurs chaudes par touches, sur les textiles ou les accessoires.
  • Dans une chambre : se tourner vers le vert, le rose ou le violet pour installer une ambiance apaisante.

À chaque projet, la couleur doit se choisir selon la lumière naturelle, la taille de l’espace, l’usage de la pièce, les attentes culturelles. La palette doit dialoguer avec la fonction et l’identité du lieu, sans jamais l’étouffer. Parfois, un simple détail coloré change tout l’équilibre d’un décor, et c’est tout le pouvoir, discret, des nuances bien choisies.

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